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Visite de la distillerie Jack Daniel’s

Article écrit le 21 août 2010

Avec mon ami Manfred, on décide de visiter la ville de Memphis, ville d’Elvis Presley et ville où est mort Martin Luther King… La route est longue – 600 kilomètres entre Lexington et Memphis… Or, la distillerie Jack Daniel’s se trouve pas trop loin du chemin – bon ça fait 150 bons kilomètres supplémentaires mais bon, on se dit que l’idée est bonne. Donc une fois arrivée à Nashville, plutôt que de continuer l’Interstate jusque Memphis, direction Lynchburg, petite ville paumée au milieu de rien (nowhere in english) où se trouve la fameuse et mondialement connue distillerie où est fabriquée le whisky Jack Daniel’s.


Bâtiment d’entrée pour la visite de l’usine

Jack Daniel’s a créé la distillerie en 1866. Elle est la plus vieille distillerie des Etats-Unis d’Amérique et est aujourd’hui répertoriée site historique.

La visite est gratuite. Après une petite vidéo de présentation, la visite commence (sous 35°C à l’ombre)


Bois d’erable. Il sera brûlé pour en faire du charbon. Le charbon est utilisé dans le processus de fabrication du whishy. Le whisky tombe goutte à goutte dans de grands futs ce charbon, ce qui le purifie et lui donne un goûts « fumé ». Le charbon est changé tous les 2 à 6 mois.


Grotte

La présente de Jack Daniel’s dans la ville de Lynchburg s’explique par la présence de ces grottes. L’eau qu’elle contient, fraîche et non-polluée, sera l’eau qui sera incorporée dans le whisky…

On découvre que les ingrédients du Jack sont : 80% maïs (corn), 12% de seigle (rye), 8% d’orge (barley)

Le but de Mr Jack Daniel’s en créant l’usine était de produire un whisky de bonne qualité pour pas trop cher pour pouvoir pourvoir aux besoins des populations qui à l’époque (1866) travaillaient dur et ne disposaient pas beaucoup d’argent…

Visite de l’usine

La visite à proprement parler de l’usine moderne commence. Malheureusement, espionnage industriel oblige, les caméras, appareils photos et téléphones portables sont interdits au sein de l’enceinte. Je vais donc narrer la visite mais sans photos :)

On rentre dans la distillerie… Il y a énormément de bruit, et une chaleur insoutenable – sans doute 40 à 50°C. On traverse plusieurs salles pleines de grandes cuves et de tuyaux dans tous les sens, jusqu’à une petite salle on voit trois gros fûts. Ils contiennent la « bière » où le blé, le seigle et l’orge fermentent. (elle sera ensuite distillée pour former du whisky titrant 70°) On est invité à respirer l’odeur – envoûtante et tenace, il faut le dire – de cette « bière »… La visite continue. On sort pour se rendre dans un autre bâtiment, où le whisky – titrant à 70° - est adouci en traversant des futs remplis de charbon de bois pilé. Cela permet d’adoucir le whisky – il en ressort à 65° - de le filtrer et d’éliminer les huiles et impuretés, et de donner un goût fumé au whisky… On a pu entre-ouvrir certaines futs, l’odeur était délicieuse. J’étais même un pu hilare durant 10 bonnes minutes juste en reniflant l’odeur… L’odeur est géniale (mais je me dis que cette forte odeur doit être écœurante pour les employés à force)

La visite continue. Le whisky est conditionné dans des tonneaux. Ces tonneaux ont préalablement été toastés – brûlés de l’intérieur pour éliminer les mauvais tanins et aseptiser le bois. Chaque tonneau ne sert qu’une seule fois, et ils sont revendus après usage à d’autres distilleries (notamment écossaise)

Les tonneaux sont entreposés dans des entrepôts répartis sur les collines autour du site. Exposés aux différences de saison, les tonneaux se dilatent ou se rétractent, permettant au whisky de respirer le bois. Par la suite, un expert goûtera le whisky et décidera quand le conditionner. Les meilleurs futs donneront le Single Barrel (35 à 50€ la bouteille), les autres, excellents tout de même :) donneront le Jack Daniel’s.

Petite histoire culturelle

Jack Daniel a créé sa distillerie en 1866 avec une recette que nul n’a touché depuis… A la base, la distillerie était un petite distillerie régionale…

En 1919, les Etats-Unis instaurent la prohibition de la production d’alcool, certains accusant l’alcool étant à l’origine des violences conjugales (viols, femme battues…), pour des raisons religieuses (puritanisme), et anti-allemande (la majorité des brasseries étaient tenues par les allemands) et ce jusqu’en 1933. Durant des années, Jack Daniel survivra grâce à la production d’autres produits. A la fin de la prohibition, il relancera la production de whisky à Lynchburg.

Durant la seconde guerre mondiale, Jack Daniel’s approvisionnait les soldats américains en bouteilles. Les Européens ont découvert le whisky avec les soldats américains, et c’est ainsi qu’au sortir de la seconde guerre mondiale, Jack Daniel’s, auparavant distillerie régionale, est devenu un whisky mondialement connu. Aujourd’hui, Jack Daniel’s compte 400 employés et vend pour 120 millions $ de whisky autour du monde.

Anecdote : En 1933, les Etats-Unis ont abrogé la prohibition, mais rien n’obligeait les comtés à agir de même. Le comté où est situé Jack Daniel’s n’a pas abrogé la prohibition et est un état sec (dry state). L’alcool peut être produit, les politiques aiment ainsi bien Jack Daniel’s, pas pour le goût mais pour les taxes. Mais aucun alcool ne peut être vendu aujourd’hui. Seule une tolérance permet à Jack Daniel’s de vendre dans son magasin d’usine les bouteilles (sauf le dimanche). La première bouteille a été vendue en 1995, après 86 ans où aucune bouteille d’alcool n’a été vendue dans la comté.

Aujourd’hui, dans certains Etats, de nombreux comtés sont dry (au Kentucky, 53 comté sont dry contre 29 qui sont wet)… Ce qui est une aberration : les gens vont dans le comté voisin boire. La plus grande distance multiplie le nombre d’accidents…

Voila, la visite est terminée. On n'a malheureusement pas eu de dégustation offerte, seulement de la limonade fraîche :) Un petit adieu à la distillerie… Et en route pour Memphis et à très bientôt.

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